LES EXPLOITS SAVOUREUX DE MURIEL.
Chapitre I
la quete savoureuse
« Je vous consens exceptionnellement un tout dernier délai jusqu’au 30 !
- Mais vous savez bien que...
- Mademoiselle, je ne vous réponds même plus : au-delà... c’est l’expulsion ! »
Il raccrocha...
Muriel Martin n’accusa pas le coup, tant cette année l’avait déjà secouée... Elle avait inauguré ses vingt-trois ans en perdant son emploi de secrétaire-interprète, son petit ami l’avait quittée brusquement pour une autre mieux nantie, elle était interdite de chéquier... et menacée de se retrouver à la rue ! Son patron n’avait rempli aucune des formalités légales : elle n’avait donc pas droit au chômage ni à la sécurité sociale. Il lui restait en tout et pour tout treize dollars, quelques monnaies et... beaucoup de dettes ! Elle avait bien essayé la solution des petits boulots... elle s’enfonçait inexorablement. Et pas question de s’adresser à sa famille après l’avoir quittée en de mauvais termes ! Les échecs de sa jeune vie trop naïve l’avaient cependant endurcie : il lui fallait de l’argent, elle en aurait ! Plus que trois semaines en ce mois de juin qu’elle trouvait si maussade malgré le soleil omniprésent. Mais rien ni personne ne lui résisterait !
Lorsque Muriel voulait quelque chose, elle l’exigeait tout de suite. C’était peut-être ce qui l’avait poussée à de fort mauvais choix et à sa « caravane d’ennuis », comme elle disait. Cette fois elle réfléchirait avant d’agir, promis-juré ! Elle consacra sa soirée à établir un plan qu’elle nota en rouge dans son agenda et, se fixant dans le miroir, fit le serment de s’y tenir. Elle lancerait son offensive le lendemain jeudi. Son propriétaire, elle le savait, n’hésiterait pas à récupérer son appartement - elle n’avait jamais voulu lui céder - : elle ferait dès à présent comme si... Elle rangea quelques affaires personnelles dans son sac et se coucha très tôt. Elle avait décidé de prendre l’argent où il était et où on le comptait le moins...
A sept heures elle était debout. Elle commença sa journée comme elle le ferait désormais tous les matins : répéter trois fois : « Moi, maintenant ! » en serrant les poings. Elle s’étonna de trouver le temps radieux. Après sa douche, elle prit un petit déjeuner « de terrassier » qui la soutiendrait jusqu’au soir : presque tous les mauvais restes de son frigo y passèrent. Elle marchait d’un pas rapide, sûre d’elle. Elle se dirigea vers le point d’information des congrès internationaux qui se tenaient à Paris et en nota l’agenda. Grande et svelte, la démarche à la fois énergique et élégante, vêtue d’un court tailleur bleu foncé, elle se confondait aisément avec les hôtesses, dont elle connaissait le milieu. Cette profession l’avait souvent tentée : les circonstances en avaient décidé autrement. Etait-ce un bien ? Elle parlait couramment l’anglais et l’allemand, un peu l’italien et avait une excellente culture générale : elle ne craignait donc pas les rencontres. Elle consacra la matinée à établir la liste des lieux qui lui semblaient intéressants. Elle situa quelques hôtels et fit du lèche-vitrines.
A dix-sept heures, elle était assise devant un café au bar du « REGINA FIRST ». Elle guettait le retour des congressistes qui y logeaient. Elle lisait « Le Monde ». Un homme élégant, la petite quarantaine, une fine serviette sous le bras, s’assit en face d’elle et commanda un whisky. Elle avait de la chance : il lisait le même journal qu’elle, il était francophone ! La première fois qu’elle leva les yeux, elle interrompit sa lecture et fixa sa montre. Elle répétait le manège chaque fois qu’il regardait dans sa direction, afin de fixer son attention. Il finirait bien par remarquer ce qu’il prendrait pour de l’impatience ! Ses longs cheveux roux et ses yeux verts ne la laissaient jamais passer inaperçue ! Elle s’en était déjà servie... et s’en servirait !
« Ces hommes qui se font désirer ! », lança-t-il à la cantonade avec un fort accent allemand. Muriel se contenta de hausser les épaules. « Moi, on ne m’attendra que mercredi prochain, enchaîna-t-il. Ces voyages d’affaires ! Cela me rappelle que je dois téléphoner ». Lorsqu’il revint, il lui sourit : « Toujours pas là ? Ces Français...! » Elle lui expliqua qu’elle devait piloter un délégué commercial de sa filiale anglaise dès le lendemain dans plusieurs entreprises de Toulouse contactées pendant la semaine depuis Bruxelles, où sa firme était établie. Elle téléphonerait. S’il retardait son arrivée, elle ferait une halte à Paris et patienterait.
Elle revint après un long moment, très contrariée. La baisse subite du dollar posait de sérieux problèmes et il arriverait seulement samedi après-midi ! Elle resterait donc sur place et consacrerait sa journée du lendemain à contacter les clients concernés et à réorganiser le calendrier des visites. Le comble : sa firme avait déjà envoyé ses bagages à Toulouse : elle n’avait même pas de quoi se changer !
« Où est le problème ? lâcha-t-il, conciliant, après lui avoir commandé un café et des gâteaux, sans doute pour la réconforter.
- Je n’ai emporté que peu d’argent liquide et le chéquier de la société lui aussi a été expédié à Toulouse. En outre, je ne suis pas connue dans cet hôtel. Et vous savez, dans un établissement de cet ordre, s’inscrire sans bagages... Et puis, sans aucun autre vêtement que ceux que je porte !
- La belle affaire ! Vous êtes parfaite !
- Mais je dois bien me loger quelque part et...
- Nous y penserons...! Je vous invite à dîner. Quelle cuisine préférez-vous ? La française, je suppose. Je porte ma serviette dans ma chambre, je consulte mon répondeur et j’envoie un fax. Si vous souhaitez vous rafraîchir... » Elle déclina l’offre, pudiquement. Il la quitta.
Son café avait le goût du champagne : pour une première, c’était une réussite ! Il entrait dans son jeu mieux qu’elle aurait pu l’espérer et il lui plaisait ! Elle osa deux gâteaux...
Lorsqu’il redescendit, il avait appelé un taxi. Ils roulèrent longtemps, jusqu’à une immense propriété hors ville où ils s’installèrent à une terrasse. Il commanda l’apéritif du patron. Le personnel l’appelait « Monsieur le Président »; lui connaissait le prénom de chacun. Il lui confia qu’il tenait ce restaurant pour le meilleur de France et qu’il était heureux de lui en faire les honneurs. Elle admira le cadre de verdure et la beauté des jardins. Ils parlèrent de l’actualité, il s’intéressait beaucoup aux sports, très peu aux affaires. Elle ne savait toujours pas qui il était.
Le patron en personne apporta la carte et offrit une rose noire à Muriel en lui glissant dans l’oreille : « Ce sont les préférées de Monsieur le Président ! » Elle en conclut qu’elle avait rencontré une haute personnalité et que ce n’était pas la première fois qu’il venait en galante compagnie. A cette heure, ils étaient les seuls clients, on percevait à l’intérieur une voix confirmant des réservations. Il lui demanda l’autorisation de composer le menu et commanda du champagne pour accompagner tous les plats. On les introduisit dans un petit salon privé. Tout y était luxe et bon goût, de la vaisselle aux nombreuses antiquités dont il lui expliquait la provenance et l’histoire. Cela intéressait moins Muriel que d’apprendre qui il était...
« Vous voyagez beaucoup ! », risqua-t-elle?
- En affaires, car je déteste les vacances organisées. Je suis appelé aux quatre coins du monde, c’est pourtant mon Berlin que je préfère ! Le 15, je pars un mois en Afrique francophone.
- Moi, je me limite à l’Europe.
- Que voulez-vous, tous les pays ont besoin de roulements à billes et ma société, le groupe Hessel, en est un des principaux producteurs. Depuis trois générations, les fils aînés portent le même prénom : Hans. H.H., c’est comique, vous avez bien B.B. ! »
Elle s’attendait à un « Et vous ? » qui ne vint pas. Il se contentait sans doute de l’histoire qu’elle lui avait racontée au bar de l’hôtel et, puisqu’elle lui avait parlé de Toulouse, pensait qu’elle travaillait dans l’aéronautique. Voulant donner le change, elle y alla d’un négligent : « Moi, ce n’est pas Brigitte, seulement Muriel. » Il trouva que ce si joli prénom chantant lui convenait très bien, et s’esclaffa : « Muriel est-elle mûre ? » Elle rit pour la forme...
Le dîner fut un rêve du hors-d’oeuvre au dessert, auréolé des différents champagnes qui l’accompagnaient. Il restait correct et très charmant,... mais elle avait perdu de vue son « problème » de logement ! Il n’en parlait pas. Peut-être avait-il imaginé une solution... Quand la pendule sonna vingt-trois heures, il s’exclama : « Mein Gott ! Que le temps file en votre charmante compagnie ! », appela le patron, le félicita et lui demanda un taxi. Il mit sa propre limousine et son chauffeur à leur disposition, Hans paya en liquide et ils prirent la route. Alors qu’ils passaient à proximité immédiate du quartier qu’elle habitait, Muriel ne put s’empêcher de tourner la tête, il ne remarqua sans doute rien.
Il la pria de s’asseoir au salon, commanda deux cafés et lui demanda de patienter un instant.
A cette heure, l’hôtel était désert et seuls quelques clients, tous des hommes, y traînaient leur solitude. Les uns suivaient le dernier journal télévisé, d’autres jouaient aux cartes ou aux échecs dans toutes les langues. Muriel fit le point de la situation : sa première rencontre l’avait somptueusement régalée, mais elle n’avait pas un franc de plus dans son portefeuille. Il fallait donc qu’elle poursuive... comment ?
« J’espère que la soirée fut bonne...
- Excellente !
- Vous vous couchez souvent si tard ?
- Rarement : je vis seule et les soirées sont trop longues. A la télévision, tous les programmes se ressemblent.
- Je la regarde très peu.
- ... mais aujourd’hui, où vais-je...
- Je vous souhaite une excellente nuit ! Voici les clés de votre chambre, la 955, à côté de la mienne.
- Mais je ...
- Tout est réglé : il vous suffit de compléter votre fiche à la réception. Dormez bien ! »
Il lui serra la main et disparut dans l’ascenseur. Tout s’était passé si vite, presque si naturellement, qu’elle réalisait seulement sa situation. Elle resta plantée au beau milieu du salon, hésitante. Elle pouvait encore rentrer chez elle, Hans ne connaissait que son prénom... Mais n’avait-elle pas décidé d’aller de l’avant ? Reculerait-elle à sa première rencontre du premier jour ? Mais qu’inscrirait-elle sur sa fiche ? Elle avait inventé toute une histoire, elle ne pouvait indiquer sa véritable adresse; si Hans la lisait... Elle fut soulagée quand elle vit le réceptionniste tourner le dos et téléphoner. Elle entra dans l’ascenseur. Neuvième étage.
Contrairement aux couloirs des hôtels qu’elle avait fréquentés, celui-ci était bien éclairé, une lumière diffuse soulignait le grenat de la moquette sur laquelle elle ne s’entendait pas marcher. Un 955 doré ornait la dernière porte à gauche. Lui devait occuper le 953. Dormait-il ou guettait-il son arrivée ?
Des veilleuses s’éclairaient au fur et à mesure qu’elle progressait dans le hall d’entrée. Il s’agissait bien d’une suite ! Elle déboucha dans un vaste salon meublé en Louis XIV, puis visita la salle de bains et s’émerveilla devant le bleu pastel de la chambre à coucher où trônait un immense lit à baldaquin sur lequel s’étendait une robe de nuit jaune, sous une rose noire. Elle revint au salon, ouvrit la porte fenêtre et prit l’air sur le balcon qui surplombait la ville multicolore. Elle hésitait à aller remercier Hans, cependant son intuition l’encourageait : ce ne pouvait être qu’intéressant. A peine avait-elle frappé au 953 que la porte s’ouvrit. Il était en peignoir et sortait certainement d’un bain parfumé.
« Je voulais vous remercier pour la splendide...
- C’est si peu de chose et si cela vous tire d’embarras... Entrez donc !
- Mais il est déjà...
- Je vous en prie. »
Le salon était aussi vaste que le sien, en plus moderne. L’éclairage direct du plafond diffusait une lumière tamisée qu’égayaient quelques lampadaires savamment dispersés. Une douce musique baignait le tout. Il se glissa derrière le bar en lui proposant un cocktail « dont elle lui dirait des nouvelles. » Il chantonnait en manipulant fièrement le shaker. Il servit deux coupes en cristal et la rejoignit. Il lui parlait de Berlin, elle l’écoutait à peine...
Ainsi juchée sur un tabouret, accoudée à un bar avec un inconnu, elle se transportait dans un de ces films de série B. Ses problèmes financiers reprenaient le dessus. Distraite, elle renversa le ravier de cacahuètes qu’il lui présentait. Elle s’excusa et s’accroupit, les ramassant une à une. En se relevant, elle pensa qu’il avait eu l’occasion de constater qu’elle ne portait rien sous sa veste. Elle se rassit et se rendit compte que sa jupe découvrait ses cuisses. Elle suivit le regard de Hans et comprit qu’il n’avait rien perdu de la scène. « Vous êtes très souple ! sourit-il en levant son verre.
- Oui, je fais chaque matin une séance de gymnastique et mon jogging.
- C’est le secret de la forme !
- Avec votre cocktail ! Bravo, il est vraiment spécial !
- Il serait bien meilleur encore dans les bourrés ! », enchaîna-t-il en portant les deux verres sur la table du salon. Ils s’installèrent l’un en face de l’autre, dans de luxueux fauteuils en cuir rouge. Il lui racontait ses beaux voyages et des anecdotes qu’il trouvait savoureuses. Elle écoutait poliment, manifestant son intérêt par quelques rares onomatopées. Elle se rendit compte que ses histoires devenaient croustillantes... Elle serra le poing gauche en pensant : « Moi, maintenant ! »
Elle se pencha longuement, voulant vérifier si elle pensait juste. Effectivement ! Il n’avait pas les yeux dans sa poche ! Elle croisa les jambes : il suivit ! Elle se mit à parler des voyages qu’elle n’avait pas faits et dont elle rêvait depuis toujours. « Il ne vous est jamais arrivé des aventures ? » risqua-t-il. Elle lui sourit d’un air entendu, sans lui répondre. Elle voulait ainsi se rendre moins accessible et elle savait que cela l’exciterait. Elle lui présenta des cacahuètes et sentit son regard se vriller dans son décolleté.
« Vous êtes très attentionnée !
- C’est bien le minimum, quand je pense à l’aide que vous...
- Que serait le maximum ?
- Sait-on... Sait-on...
Ils se turent, chacun sentait bien que l’ambiance changeait et que quelque chose se préparait. Cela la réjouissait, car elle avait l’impression d’avoir réussi. Elle décroisa les jambes, cette fois très lentement et en écartant largement les genoux. Elle le devinait très intéressé, malgré la contenance qu’il se donnait. Il actionna la télécommande : la musique se fit langoureuse et la lumière tamisée. Elle attendait. Lui...
Muriel avait subrepticement remonté sa jupe.
Lorsqu’elle recroisa les jambes, le haut de ses cuisses se découvrit. Elle le complimentait sur le choix de la musique, lorsqu’elle réalisa qu’il répétait ses
mouvements ! Incrédule, elle voulut en avoir le coeur net et recommença son manège. Il l’imita ! Il semblait lui indiquer les mouvements qu’elle devait faire. Il prit son verre et but, elle l’accompagna. Il toussota, elle aussi. Il échancra son peignoir, elle défit un des deux boutons de sa veste. Ils éclatèrent de rire ! Ils étaient sur la même longueur d’onde : qui prendrait l’initiative décisive ? « Je vois que vous avez très chaud ! » risqua-t-elle.
- Dommage que je ne possède pas de déshabillé, car ce peignoir en laine...
- Cela peut s’arranger ! »
Elle saisit une revue qui traînait sur la table et l’en éventa. Il s’allongea d’aise. La ceinture de son peignoir se dénoua. Elle continuait à le rafraîchir, courbée sur lui, lorsqu’elle sentit une main s’insinuer sous sa veste. Elle feignait de ne s’apercevoir de rien, mais il lui effleurait déjà les bouts des seins et remontait le long de sa cuisse gauche. Muriel l’arrêta. Il lui détacha le second bouton de sa veste. Alors, elle décida de passer à l’attaque...
Elle lâcha la revue et embrassa Hans : il répondit et leurs langues se mêlèrent comme en pays de connaissance. Le dossier du fauteuil s’inclina davantage en arrière. Hans lui pétrissait les seins en tournant sur les aréoles. « Ils n’ont pas besoin d’être soutenus ! s’exclama-t-il. Quelle race ! » Muriel apprécia, descendit en léchant son corps par étapes. Elle lui écarta les jambes et les monta sur les accoudoirs. Elle ne lui laissa pas le temps de s’étonner de se retrouver ainsi en position gynécologique : elle lui soupesait admirativement les testicules. Elle jeta sa veste et emprisonna son pénis frémissant dans le creux de ses seins. Puis elle se baissa et remonta le long de son sexe, le massant et le mordillant. Lorsqu’elle arriva au gland, elle le titilla de la langue et lança : « Mais c’est un véritable pur-sang ! » et l’engloutit par saccades de plus en plus loin dans sa bouche qui aspirait goulûment. Il avait introduit un pied dans son slip et lui caressait le pubis, tandis que l’autre lui balayait les reins.
Il se releva, lui arracha sa jupe et la mit dans la position qu’il quittait. Il l’embrassa derrière les oreilles et aux commissures des lèvres, lui suça le bout du sein droit pendant qu’il effleurait le mamelon gauche et valsait sur son aréole. Lorsqu’il frôlait le clitoris, Muriel frémissait et sa respiration s’accélérait aussitôt. Elle joignit les jambes et les leva à la verticale, Hans déroula ses bas et attaqua sa petite culotte. Dès qu’il enfonça sa tête sur son intimité, elle le ceintura de ses cuisses.
Il lui dégagea la fente. Son nez et sa langue se mirent à l’affoler. Il remontait en léchant, redescendait en suçant et insistait sur les endroits où il la sentait sensible. Elle mouillait abondamment : son visage en ruisselait. Muriel se taquinait les seins ou se trempait un doigt, qu’elle s’introduisait avec délectation dans la bouche. Tout son corps s’animait de soubresauts de plus en plus réguliers. Elle sentait des frissons tournoyer dans son ventre et sa poitrine gonfler. Elle sursauta quand il la sodomisa, pendant que son index tournait à l’entrée de son vagin. Manifestement, elle aimait... Lorsqu’il se retira lentement pour la pénétrer comme elle en avait sans doute mieux l’habitude, elle rugit longuement. A chaque va-et-vient, elle ondulait, accélérant au rythme de Hans qui s’emballait. Elle gémissait, sa tête pivotait, ses yeux se fermaient et s’ouvraient à chaque assaut. Elle se pinçait les mamelons. Quand Hans entrait vif et loin, tout son corps se surélevait puis s’immobilisait et retombait dans un long soupir. Elle jouissait idéalement quand il s’arrêtait subitement, reculait et poussait profond. Les « Oui » et les « Ja ! » s’entrechoquaient, donnant à leurs ébats une saveur toute particulière. Elle lui malaxait les testicules et Hans redoublait de vigueur, il lui explorait l’anus. Lorsqu’il se sentit près d’éjaculer, il se reprit. Elle le masturba sur ses seins. Elle enduisait ses mamelons du sperme tiède et les offrait à la bouche de Hans. Elle en imprégnait aussi ses doigts et s’en régalait.
Progressivement leurs corps s’apaisèrent. Il la porta dans sa chambre à coucher rose et se coucha à ses côtés. Lorsqu’ils s’éveillèrent, Hans commanda deux petits déjeuners. Le chocolat et le café refroidirent, car Muriel faisait une séance spéciale de gymnastique... en double mixte.
Hans arriva très tard à son congrès, tandis que Muriel allait changer les mille marks qu’il lui avait donnés pour son « viatique » : une véritable fortune, pour elle ! Elle s’empressa d’aller verser son loyer : si elle avait rencontré son propriétaire, elle l’aurait nargué ! A dix-sept heures, elle serait assise au bar du Régina First. Elle dirait à Hans que sa mission à Toulouse avait été définitivement annulée, qu’on lui ramènerait ses affaires, sauf le chéquier de la société, le lendemain à Paris et qu’on lui accordait une semaine de congé. Elle inviterait H.H. au numéro 955 pour l’aider à digérer la redoutable choucroute qu’elle lui offrirait à la « Rose Noire », le petit restaurant dans la rue juste à côté.
Et peut-être qu’avant la fin de la semaine on lui confierait une mission à Berlin. Ou alors Hans aurait besoin d’une secrétaire francophone... très dévouée. Cela sonnerait bien, H.H. & M.M.... Mein Gott !
A vingt heures elle rêvait toujours... seule.
Loin de la rassurer, le réceptionniste la ramena à la dure réalité. Hans Hessel, du moins c’était ainsi qu’il se faisait appeler, car il refusait de remplir la moindre fiche, était un client mystérieux. Il avait réservé deux suites à l’année et y venait séjourner sans avertir, parfois une semaine, parfois plus. Le personnel le voyait peu mais le servait royalement, car il distribuait les pourboires sans compter. Il payait toujours en liquide et « consommait » une fille différente chaque jour. Elle était la dernière pour cette fois : il était reparti avec ses bagages début de l’après-midi, sans préciser quand il reviendrait ni où il allait.
Ainsi, il lui avait menti autant qu’elle s’était inventé une histoire ! Mais il ne la laissait pas sans rien : un merveilleux souvenir et surtout l’argent qu’il lui avait offert la réconfortaient. Et puis, peut-être un jour le rencontrerait-elle de nouveau. Et alors...
Elle alla déguster une monumentale choucroute à la « Rose Noire », vida une bouteille de vin blanc à la santé de Hans et rentra se coucher, se jurant de ne jamais plus rien regretter et, surtout, d’aller de l’avant.
Elle serra les deux poings.
Elle trouva dans son courrier une lettre de Gilberte Wagner l’invitant à aller prendre sa dernière leçon ce samedi après-midi. Elle téléphona pour s’annoncer, alla faire ses courses, puis revit ses notes et prépara l’activité qu’elle allait présenter.
Chapitre II
la leÇon prolongee
Muriel se félicitait de s’être inscrite à ces cours sur la réussite que son amie Yvette lui avait recommandés. Dès la première séance, la formation que lui prodiguait Gilberte Wagner avait transformé son existence : elle se sentait bien mieux dans sa peau !
« J’espère que vous tenez la forme ! Si j’en juge par votre façon de porter votre valise, vous êtes d’attaque !
- J’ai suivi vos conseils : je me suis couchée hier de très bonne heure et ce matin j’ai fait mon jogging.
- Prenez votre jus de fruits, puis nous commencerons. »
Muriel s’attendait à vivre un moment réellement exceptionnel : elle avait mis au point un scénario si original et elle avait une telle confiance en Gilberte ! Cette animatrice de stages en entreprises dispensait en outre des cours particuliers d’adaptation aux circonstances de la vie où paroles et attitudes étaient soigneusement analysées et optimalisées. La bonne trentaine, les cheveux blonds très courts, il se dégageait d’elle une énergie peu commune qu’elle communiquait spontanément, malgré les exigences qu’elle imposait. Ainsi cette valise de vêtements et d’accessoires, au choix mais obligatoires.
« Voici le moment décisif ! » lança Gilberte. « Vous gardez votre tailleur ? » Elle s’installa derrière son bureau, tenant le rôle du patron, Muriel sur la chaise en face d’elle.
« Je venais prendre des nouvelles de ma candidature, fit-elle avec un large sourire. J’espère qu’elles sont excellentes !
- Justement... Les circonstances économiques actuelles ne permettent guère...
- La position du conseil d’administration aurait-elle changé ?
- Il ne se réunit qu’après-demain et je dois...
- Lui présenter une liste de nom sur lesquels il fera son choix ! »
Muriel expliquait qu’elle était fort au courant de la procédure qui déciderait de son sort. « Très bien », complimenta Gilberte. Vous avez fait preuve de caractère ! « Voyons la variante... »
Muriel reprit les mêmes termes, en se montrant toute différente. D’employée stricte, presque caricaturale, elle devenait une jeune collaboratrice décontractée qui comptait beaucoup sur le charme qu’elle dégageait en vue d’obtenir son augmentation. Très bien faite, elle savait qu’elle ne laissait personne indifférent. Elle parla avec douceur, ponctuant chacune de ses phrases par des regards très expressifs.
« Parfait ! Quelle comédienne vous faites ! Retenez que vous pourriez le cas échéant combiner les deux. Nous en avons ainsi terminé avec les entretiens purement professionnels. Qu’avez-vous choisi ensuite ?
- Je vous en laisse la surprise.
- C’est votre droit !
- Puis-je me changer ?
- A votre aise ! »
Muriel disparut dans la salle de bains, pendant que Gilberte s’installait sans le salon et patientait en lisant un magazine. Elle portait un ensemble veste-pantalon bleu foncé qui lui conférait une majesté assez rigide : devant une classe, elle devait faire forte impression et ne pas s’en laisser conter !
Lorsque Muriel réapparut, elle était méconnaissable au point que Gilberte, qui en avait pourtant vu d’autres, accusa le coup... C’était une jeune fille en fleurs en vacances ! Elle avait laissé tomber sa longue chevelure sur un chemisier mao blanc fermé par quatre pressions de couleurs différentes et dont le bas était simplement noué. Elle portait une ample minijupe plissée rouge vif et des baskets jaunes. Marchant en se déhanchant telle un mannequin, elle s’installa sur le divan et déposa un panier à ses côtés. Elle en sortit un livre, « L’innocence estivale », et se mit à lire. Gilberte devina, par le titre, le sujet que Muriel avait choisi d’illustrer, mais elle ne dit mot : cela faisait partie des règles du cours. D’autre part, elle ignorait les nuances précises...
Muriel donnait l’impression de lire attentivement et Gilberte attendait la suite... Muriel ferma le livre, s’en servit en guise d’éventail. Elle soupira comme si elle souffrait de la chaleur, défit les deux premières pressions de son chemisier et posa le livre sur ses genoux. « Il fait vraiment chaud ! » lança-t-elle. Elle se remit à lire, revenant souvent une page en arrière. Elle vérifia un mot au dictionnaire et le nota sur un cahier. Avant de reprendre son livre, elle se leva et, se mettant de profil, bomba le torse, aspira profondément. Gilberte entendit claquer les deux dernières pressions. Lorsque Muriel se rassit, son chemisier bâillait, révélant un soutien-gorge bleu presque transparent, sans brides. Elle se replongea dans sa lecture, l’interrompit brusquement et délaça ses baskets. Ainsi baissée, elle annonçait une poitrine large et ferme. Gilberte suivait chaque mouvement. Muriel s’en aperçut et referma quelque peu son chemisier, sans toutefois refaire les pressions. Elle se coucha sur le divan en chien de fusil, appuyée sur un coude, penchée sur son livre.
Elle lut plusieurs pages. De temps en temps, elle se lissait les cheveux ou poussait un soupir. Gilberte la sentait de plus en plus absorbée par sa lecture, qu’elle semblait vivre très intensément. Parfois, elle se penchait davantage, s’attardant sur un mot ou une phrase. Alors seulement elle s’animait et Gilberte redoublait d’attention, guettant la suite, se demandant si toutes ces attitudes étaient naturelles ou savamment calculées.
Soudain, elle se mit à vibrer physiquement à sa lecture. Ses soupirs se faisaient plus fréquents et plus profonds, elle portait la main droite sur son coeur ou se massait les cuisses. Ses genoux se séparaient lentement : Gilberte remarqua qu’elle avait les jambes nues, idéalement bronzées. Muriel tira sur sa jupe, souleva la jambe gauche, lascivement. Elle resta dans cette position : Gilberte devinait maintenant sa petite culotte, en satin blanc sans doute, car elle scintillait.
Giberte trouvait elle aussi qu’il faisait fort chaud. Elle déposa sa veste et alla ouvrir une fenêtre, sans se rendre compte que Muriel l’épiait. Lorsqu’elle revint, celle-ci était couchée sur le dos, les jambes surélevées, la main droite sur le coeur, la tête en arrière et les yeux fermés, la bouche grande ouverte.
Gilberte se précipita vers elle et s’assit à ses côtés, prête à intervenir. « Merci pour la fenêtre ! J’ai besoin d’air ! » gémit Muriel en se soulevant. Elle dégrafa son soutien-gorge. « Et vous, vous supportez cette chaleur ? Prenez une serviette rafraîchissante dans mon panier... » Gilberte lui épongea longuement le front et le visage. Muriel s’apaisait. « Là », indiqua-t-elle en dirigeant la main de Gilberte sur sa poitrine. Le soutien-gorge avait libéré les seins et Gilberte s’exécutait très prudemment, lorsque sa main frôla un mamelon. Muriel sursauta en criant : « L’autre ! Les deux ! » Elle saisit une serviette et s’affaira. Muriel lui guidait les mains : le dessus des seins, le côté, le dessous, dans le sillon.
Gilberte, fidèle à son rôle d’animatrice, ne prenait aucune initiative, mais elle sentait une chaude sueur perler sur son front. Muriel s’en aperçut et l’épongea avec son soutien-gorge, qu’elle jeta vivement vers le panier. Dans le mouvement qu’elle fit, elle accrocha la fermeture éclair du chemisier de Gilberte. Il éclata sous la pression de sa forte poitrine. Elle ne portait pas de soutien-gorge. Muriel esquissa une mimique de surprise, Gilberte haussa les épaules en signe de résignation, Muriel dénoua subrepticement le bas de son chemisier. Elle reprit le livre. Gilberte le lui arracha. Elle lui souleva la tête et lui épongea la nuque. Sa poitrine effleura celle de Muriel, qui sursauta. Elle la repoussa, doucement, en appliquant, était-ce par inadvertance, ses mains sur ses seins. Gilberte apprécia, même si elle se leva prestement. Sa dignité de professeur reprenait le dessus...
Elle refermait son chemisier, quand Muriel fit semblant de sangloter : « J’ai très mal à la tête ! » Gilberte se rassit, Muriel se redressa et leurs poitrines se touchèrent de nouveau. « Cela va déjà mieux », souffla-t-elle en se blottissant contre Gilberte, qui l’embrassa affectueusement sur le front. Muriel lui rendit son baiser sur la joue, Muriel se blottit plus fort. Elle appuyait ses cuisses sur le dos de Gilberte, qui se sentait gentiment prisonnière. Elle voulut étendre les jambes de Muriel : celle-ci écarta si subitement les cuisses que la main de Gilberte tomba sur le slip de la jeune fille, qui sourit tendrement et embrassa de nouveau Gilberte sur la joue tout en frottant sa poitrine contre la sienne.
Gilberte avait définitivement compris... Elle remua légèrement la main : Muriel se passa la langue sur le lèvres. Gilberte la fixa dans les yeux. Muriel lui répondit en lui débouclant la ceinture. Gilberte se leva et jeta son chemisier. Muriel, assise sur le divan, introduisit une main dans le pantalon de Gilberte, le baissa, très lentement, en caressant l’intérieur des cuisses au fur et à mesure qu’il descendait. Les deux femmes ne parlaient pas, pourtant elles coordonnaient parfaitement leurs mouvements, telles des partenaires habituelles. Débarrassée de son pantalon, Gilberte s’accroupit : écartant les genoux de Muriel, elle se régalait. Elle s’assit et l’incita à remuer les jambes. Dès qu’elle se rapprochait, Muriel lui glissait un pied entre les cuisses.
Soudain, elle allongea Gilberte sur la moquette, les bras en croix et s’agenouilla à ses côtés. Elle lui traîna la langue sur le visage, l’embrassa au passage en descendant sur sa poitrine. Elle lui souleva le sein gauche et le suça. Elle souriait, immobile : seule sa respiration accélérait. Muriel lui dressa les jambes à la verticale, lui ouvrit largement les cuisses et attendit...
Elle sentit une main de Gilberte s’insinuer entre son cache-sexe et son intimité, qu’elle balayait vigoureusement. Muriel se retourna et s’accroupit juste au-dessus du visage de Gilberte. Elle gardait sa jupe, sachant que cela exciterait délicieusement sa partenaire...
Effectivement, celle-ci lui dégagea la fente et lui lécha le clitoris. Muriel mouillait et cela ravissait Gilberte, qui aspirait goulûment. Régulièrement, elle y coulait un doigt qu’elle plongeait dans la bouche de Muriel, qui le suçait. Les caresses de Gilberte se faisaient de plus en plus appuyées : Muriel sentait de délicieux frissons la parcourir. Elle pensa qu’il fallait précipiter Gilberte. Elle ne connaissait pas ses préférences : elle trouverait vite de quoi la gâter; elle lui était si reconnaissante ! Elle posa son panier par terre...
Elle lui faufila la langue aux commissures des lèvres et lui explora la poitrine : elle avait les seins cambrés, les bouts d’un rose pâle appétissant en diable et les aréoles impressionnantes. Elle appliqua sa bouche sur le sein gauche et le suçota. Si elle arrêtait pour respirer, sa main droite prenait le relais auprès de l’autre : ses doigts tendus distillaient cinq secousses rapprochées !
Gilberte hochait la tête de plaisir. Tout en lui massant les seins des deux mains, Muriel lui couvrait de baiser tout le torse et les côtés, descendant imperceptiblement et se tordant la langue dans le nombril à chaque occasion. Elle lui coiffait le pubis, Gilberte écartait et refermait les cuisses, accompagnant les mouvements du peigne. Muriel se plantait les doigts dans la vulve, trouvant là de quoi humecter la coiffure. Elle se déplaça entre les cuisses de Gilberte et lui plaça un épais coussin dans le creux des reins. Elle appliqua sa bouche en ventouse : Gilberte se soulevait de plus en plus haut à chaque aspiration. Muriel lui balayait les petites lèvres de sa langue tout en lui massant les fesses et en les disjoignant. Elle ralentit à proximité de l’anus, ignorant si... Elle verrait bien plus tard ! Lors d’une approche de sa main, Gilberte poussa un gloussement significatif. Muriel y répondit en faisant tourner son majeur à l’entrée de son anus, en vrille et de plus en plus loin, puisqu’elle aimait ! Elle poussa la tête au plus profond des cuisses de Gilberte et lui introduisit ses longs cheveux dans le vagin. Elle les extrayait ensuite, les faisait coulisser lentement tout le long de la vulve. Elle en balayait le visage de Gilberte, qui, au troisième passage, se les poussa en bouche. Gilberte joignit les seins de Muriel et en taquina les bouts tour à tour. Elle lui manifestait ainsi, sans parler, que ce qu’elle faisait lui plaisait. Cela la stimula...
Elle lui laboura le bas du dos de ses ongles, parcourut lentement l’intérieur de ses fesses, son majeur à l’entrée de son vagin. Lorsqu’elle pénétra plus loin, Gilberte lui prit la main et la poussa profond. Muriel lui affolait le clitoris avec le pouce. Gilberte participait en se mouillant les doigts, qu’elle se passait sur les seins. Muriel la surprit en lui tendant un concombre : Gilberte l’entra en bouche.
C’était Gilberte, maintenant, qui avait très chaud ! Muriel sortit de son panier un pénis à intensité variable, la pénétra. Elle allait et venait en le faisant pivoter tout en lui suçant intensément le clitoris. Lorsque Gilberte fut prise de soubresauts, elle le régla sur le maximum et l’enfonça. Gilberte gémissait et hurlait, ses jambes gesticulaient, ceinturaient Muriel, qui continuait de plus belle. Muriel tempéra les mouvements, embrassa Gilberte qui se calmait. Elle reprit progressivement les va-et-vient. Gilberte recommençait à s’animer, lorsque Muriel lui introduisit avec précaution un autre pénis dans l’anus. Elle manipulait les deux avec une dextérité digne d’un jongleur. Gilberte râlait et son corps tressautait à chaque mouvement de Muriel. Celle-ci accéléra la cadence et l’interrompit brusquement... Gilberte retomba, satisfaite et souriante. Muriel se coucha à ses côtés...
Elle revivait sa première rencontre avec Gilberte, qui l’avait fort impressionnée. Elle se revoyait hésitant à avouer qu’elle manquait de confiance en elle. Dès le début de la formation, elle avait senti que sa personnalité se transformait et qu’elle voyait la vie autrement. Gilberte exerçait une telle influence sur elle que les leçons représentaient davantage un plaisir qu’une obligation qu’elle s’imposait. Sa timidité s’effaçait progressivement et on l’écoutait lorsqu’elle donnait son avis. Elle marchait avec beaucoup plus d’assurance. Elle s’était même surprise à marchander... elle ! Muriel n’avait guère joint les principes de la méthode de Gilberte à sa vie sentimentale, par ailleurs très pauvre. Elle avait profité de l’exercice libre de cette dernière leçon en vue de s’affirmer. Elle avait revu cent fois son scénario, qu’elle avait souvent interrompu en imaginant une réaction indignée de sa formatrice qui aurait mis fin, peut-être définitivement, à leurs rencontres hebdomadaires. Le moment venu, elle avait hésité, guettant la moindre réprobation de Gilberte, tout en sachant que celle-ci était très consciencieuse. Elle n’avait cependant jamais imaginé qu’elle aurait participé si activement ! Et les choses étaient allées beaucoup plus loin que dans son projet. Au départ imaginaires, les réactions de Gilberte étaient devenues très réelles, évoluant de l’étonnement à la complicité.
De son côté, Gilberte se reposait... Vivant seule après cinq ans d’un mariage raté, elle s’était petit à petit réfugiée dans son travail, prolongeant par des leçons à son domicile l’autorité qu’elle exerçait dans les entreprises qui l’employaient. Il était vrai qu’elle n’avait guère de points d’attache, ballottée d’une firme à l’autre, se retrouvant chaque soir seule dans son studio. Sentimentalement très déçue, elle avait durci son caractère, elle vivait sa vie de plus en plus à côté de la société. Ses élèves du samedi après-midi, elle les choisissait de préférence jeunes et très féminines et elle n’acceptait pas tout le monde ! Elle se méfiait des hommes, sans doute à cause de son échec personnel. Si un jour elle en prenait un nouveau dans sa vie, elle le dominerait farouchement ! Elle n’en était pas encore là... Elle appréciait la confiance dont ses élèves la gratifiaient, sans en laisser rien paraître. Lorsque Muriel était venue s’inscrire, elle avait été frappée par sa fraîcheur et sa spontanéité, sa soif de bien faire. Elle l’avait suivie dans son exercice libre tout en hésitant par moments, car elle n’imaginait pas... Et elle redoutait de perdre son prestige en entrant trop loin dans son jeu... Elle se demandait comment elle avait pu la... Elle s’analyserait plus tard ! Malgré le calme qui s’était installé, elle continuait à goûter ces sensations que Muriel lui avait si généreusement prodiguées et qu’elle n’avait pas connues depuis des années ! Elle en était à imaginer de quelle façon récompenser Muriel sans trop lui laisser paraître le plaisir qu’elle lui avait offert, lorsque le parlophone sonna...
à très bientôt...
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